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Accouchement physiologique

Un accouchement physiologique c’est quoi exactement ? Un accouchement sans péridurale ? Oui, mais pas que, un accouchement physiologique c’est bien plus que ça. 😊

C’est à dire, accoucher de manière non médicalisé et de respecter la physiologie du corps. Mais pour cela il faut déjà en comprendre le processus et son fonctionnement.

Un accouchement physiologique peut très bien avoir lieu en maternité, en salle nature, en maison de naissance ou bien à la maison.

Lors d’une grossesse normale (sans pathologie), nous sommes amenées à se demander quel type d’accouchement nous aimerions avoir. Mais pour faire les bons choix, il est important de connaître tous les points concernant l’accouchement afin de pouvoir faire un choix libre et éclairé (ce qui n’est pas toujours le cas à cause d’un gros manque d’informations).

Dans cet article, je vais essayer d’aborder tous les sujets avec leurs avantages, leurs inconvénients et leurs conséquences. Vous aurez alors toutes les clés en main pour pouvoir faire vos propres choix.

Dans un premier temps, nous allons parler de la phase de travail et le rôle que jouent les différentes hormones dans cette phase. C’est une phase très importante afin de bien comprendre la base du fonctionnement de l’accouchement physiologique.
Ensuite nous nous pencherons sur le néocortex, les hormones de synthèses et la péridurale avec leurs avantages et inconvénients ainsi que leurs conséquences.
Je parlerai également de l’accouchement à domicile avec ses avantages et ses inconvénients. Les complications, les chiffres, mon sondage, une petite conclusion et pour finir je vous donnerai quelques sources (livres, films…).

Aller c’est parti pour découvrir le monde fascinant de l’ accouchement physiologique ! Bonne lecture😊

Le travail Physiologique (spontané)

Le travail, lors d’un accouchement spontané, est rythmé par une multitude d’hormones naturelles qui permettent son bon fonctionnement.

Voyons ensemble les 3 hormones indispensables et leurs rôles durant l’ accouchement.

LES HORMONES (Naturelles)

  • Ocytocine
  • Endorphine
  • Adrénaline

L’OCYTOCINE

L’ocytocine est l’hormone qui va apparaître en premier dans un accouchement spontané, car c’est elle qui déclenche les contractions, c’est grâce à elle que votre utérus va pouvoir se contracter. Elle est l’hormone principale dans un accouchement physiologique.

Appelée l’hormone du plaisir, de l’amour ou du bonheur, elle survient aussi lors d’un orgasme. L’utérus va également se contracter à ce moment là.

L’ocytocine est aussi une hormone timide. Plusieurs conditions doivent être rassemblées pour qu’elle puisse faire son apparition et rester durant toute la durée du travail.
Voici les conditions : Ne pas avoir froid, boire si vous avez soif, manger si vous avez faim, se sentir en sécurité, en confiance, avoir de l’intimité, ne pas trop penser, ne pas se faire toucher de façon inappropriée ou avoir mal.

Les conditions de l’intimité : Ne pas se sentir observée, se trouver dans une petite pièce et sombre car l’ocytocine n’aime pas les endroits trop grands et inconnus. Votre chambre ne doit pas s’apparenter à un moulin, les allers et venus incessants perturbent le processus.

Durant l’allaitement cette hormone est aussi sécrétée. C’est donc pour cela que si vous avez fait le choix de l’allaitement, c’est une très bonne chose car lorsque bébé va téter, les contractions utérines vont aider votre utérus à retrouver sa forme initiale plus rapidement. Puisque comme nous venons de le voir, l’ocytocine contracte l’utérus. On appelle ce phénomène « Les tranchées« .
Pour celles qui sont passées par là, les tranchées ne sont pas très agréables à vivre mais normalement ne durent que quelques jours.

L’ENDORPHINE

Après une sécrétion d’ocytocine, place à l’endorphine. Sa présence est aussi indispensable durant un accouchement physiologique.

En effet, l’endorphine qui a un effet apaisant et antalgique, apparaît toujours après une sécrétion d’ocytocine. Elle a pour but d’aider à mieux supporter l’intensité des contractions.

L’endorphine est un opiacé naturel, elle est l’alliée des accouchements physiologiques.

Peut-être avez-vous déjà remarqué qu’après une relation sexuelle on dort mieux et on s’endort plus facilement ? C’est grâce au cocktail ocytocine + endorphine.
Orgasme, donc sécrétion d’ocytocine. Qui dit sécrétion d’ocytocine, dit endorphine.
Et bien pour un accouchement c’est exactement pareil, lorsque vous avez des contractions c’est grâce à la sécrétion d’ocytocine, et après cette sécrétion apparaît automatiquement l’endorphine. (Oui le corps humain est vraiment bien fait, c’est aussi ça le processus physiologique)

L’ADRÉNALINE

L’adrénaline est d’une part indispensable lorsque le col est à dilation complète. Cela permet à la mère d’avoir un regain d’énergie pour la dernière phase, la phase d’expulsion.

Mais d’autre part est à éviter pendant la phase de travail car l’adrénaline en trop grande quantité et trop tôt va alors prendre la place de l’ocytocine, ce qui va engendrer le ralentissement du travail voir l’arrêt complet de celui-ci.

Ce phénomène d’arrêt ou de ralentissement du travail nous le devons à dame nature. Cela permet de prendre la fuite devant un danger.
Prenons l’exemple d’une gazelle dans la savane, en train de mettre bas. Tout se passe bien, ocytocine, endorphine etc… Le travail suit son cours et d’un coup un prédateur surgit ! Hop ! Pic d’adrénaline pour la gazelle ! Le travail s’arrête aussitôt afin de lui permettre de prendre la fuite. Lorsque le danger est écarté, l’adrénaline redescend et disparaît afin de laisser la place à l’ocytocine. Le travail peut reprendre.

C’est pareil chez nous, si durant votre phase de travail vous avez un coup de stress pour n’importe quelles raisons, votre corps va sécréter cette adrénaline, vous risqueriez alors de voir votre travail ralentir voir même de s’arrêter.

Quelques exemples qui pourraient engendrer la sécrétion d’adrénaline : « Le travail ne va pas assez vite », « Vous êtes ouverte à tant de centimètres »,  » Si dans tant de temps le travail ne s’est pas accéléré on devra le faire artificiellement », se faire examiner fréquemment et par des inconnus, presser la femme enceinte, lui dire de se taire, lui dire qu’elle fait trop de bruit et bien d’autres situations stressantes pour la femme en plein de travail. Un petit coup d’adrénaline ne tient pas à grand chose.

Il est important de savoir aussi que l’adrénaline est « contagieuse« . Il suffit qu’une seule personne dans la pièce soit anxieuse ou stressée pour que cela se transmette à la femme en plein travail. C’est tout simplement physiologique. 😊

Le corps humain est bien fait non ?

OÙ SONT FABRIQUÉES CES HORMONES ?

Dans le cerveau, et plus particulièrement dans le cerveau « archaïque » plus communément appelé le cerveau « reptilien » ou « primitif« .
C’est le siège de nos comportements primitifs.

Il est dit que lorsque bébé est prêt à sortir, un message est envoyé à notre cerveau. Dès réception de ce message par le cerveau archaïque, tout se met alors en place pour débuter le travail.

Michel Odent, gynécologue et obstétricien, dans une interview, dit qu’un accouchement est un processus involontaire sous contrôle de structures cérébrales archaïques.
C’est une fonction qui est commune à tous les mammifères.

Michel Odent est celui qui a aussi créé les premières salles nature.

Jusqu’ici tout ce dont je viens de vous parler, font partit de la PHYSIOLOGIE

Indispensable pour un accouchement physiologique ! Mais il manque quelque chose d’important et nous allons le voir tout de suite. 😉

Le néocortex durant l’ accouchement

Néocortex stimulé

Autre élément important dans le processus d’un accouchement physiologique et surtout durant la phase de travail, c’est le néocortex. Je sais que beaucoup d’entre vous n’en n’avez jamais entendu parler parce que personne n’a abordé le sujet durant vos cours de préparation à l’accouchement et c’est bien dommage !

Alors qu’est ce que c’est le néocortex ?

Le néocortex est une partie du cerveau qui sert à réfléchir, à prendre des décisions, mais aussi à apprendre. Il est doté d’un tas de fonctions dont nous n’avons absolument pas besoin de nous servir durant un accouchement.

Vous voyez ce néocortex ? Et bien lorsque que le moment sera venu et que bébé sera prêt à sortir, il faudra le prendre et le mettre de côté. C’est très important pour pouvoir se mettre dans sa bulle. Cela vous permettra d’assurer à 100 % un accouchement physiologique.

QUE FAUT-IL FAIRE ?

Il faut s’en débarrasser à tout prix ! Et ne pas perturber le processus.

Si votre néocortex est stimulé, il vous empêchera de partir et de vous mettre dans votre bulle. Le néocortex est celui qui va vous bloquer.

Voyons ce qui pourrait perturber le processus :

  • Réfléchir
  • Se faire questionner
  • Parler à la femme en plein travail

Exemples : Compter le nombre de contractions, leurs durées et leurs fréquences. Vous faire examiner et vous communiquer à combien de centimètres est votre col, vous mettre la pression en vous disant que le travail n’avance pas et qu’il ne va pas assez vite etc…

Pensez-vous être dans de bonnes conditions afin que vous puissiez mettre votre néocortex de côté pour entrer dans votre bulle quand vous devez prendre la route pour aller à la maternité, donner vos papiers (carte vitale, mutuelle…) ?
Se faire poser un cathéter, le monitoring, se faire examiner, nous parler, les allers et retours des sages femmes, internes, gynécologues, anesthésistes, répondre aux questions, ne pas pouvoir boire ou manger comme bon vous semble ?

Il existe bien sûr un tas d’autres situations qui peuvent stimuler votre néocortex et entraver votre projet d’accouchement physiologique.

Ces situations peuvent fortement engendrer une sécrétion d’adrénaline. Comme je vous l’ai expliqué plus haut : adrénaline = ralentissement voir arrêt du travail = entrave du projet physiologique.

NB : J’ai une amie qui a vu son travail s’arrêter durant 24h lorsqu’elle est arrivée à la maternité. Elle a eu une sécrétion d’adrénaline car elle ne se sentait vraiment pas à l’aise avec l’équipe qui l’a accueillie. À partir du moment où l’équipe a changé, son travail s’est tout de suite remis en route. Elle m’a confiée s’être senti beaucoup plus à l’aise et en confiance avec cette nouvelle équipe. Elle a pu avoir l’ accouchement qu’elle désirait, un accouchement physiologique sans péridurale et en salle nature.

Maintenant, laissez-moi vous parler des pratiques médicalisées car il est important d’aborder tous les sujets pour que vous compreniez bien le grand intérêt de se pencher sur l’ accouchement physiologique.

Les hormones de synthèse

Le syntocinon ou le pitocin, sont des hormones de synthèse qui ont pour but d’imiter l’ocytocine naturelle. Elles sont souvent injectées afin d’accélérer le travail (un travail qui s’est peut-être arrêté ou ralenti car stimulation du néocortex et sécrétion d’adrénaline) et dans le cas d’un déclenchement.

Les hormones de synthèse sont injectées directement dans les veines, elles ne sont pas sécrétées par le cerveau, et ne vont donc pas pouvoir être accompagnées d’endorphines. Ce processus entrave déjà la physiologie du corps humain. Pour un accouchement physiologique, il vaut mieux éviter ces hormones.

LA DIFFÉRENCE ENTRE L’OCYTOCINE NATURELLE ET ARTIFICIELLE :

L’ocytocine naturelle provient directement du cerveau et s’accompagne d’endorphines. Les contractions sont naturelles et sont supportables (à condition de ne pas perturber la physiologie).

L’ocytocine artificielle (syntocinon le plus souvent), est injectée et ne s’accompagne pas d’endorphines. Les contractions sont beaucoup plus intenses et beaucoup plus rapprochées. Ce phénomène ne vous laisse alors pas beaucoup de temps pour récupérer et respirer.
Du fait de ces contractions plus intenses et qui ne s’accompagnent pas d’endorphines, la médecine propose donc la péridurale pour remplacer les endorphines.

Ici, il n’est donc plus question de parler d’ accouchement physiologique puisque le syntocinon remplace l’ocytocine naturelle et est très souvent accompagné de la péridurale.

QUELS SONT LES RISQUES DE L’OCYTOCINE ARTIFICIELLE ? :

👉 Le risque principal est pour le bébé. D’une part, il va absorber tout ce que l’on injecte à la maman, et d’autre part, les contractions qui sont devenues artificielles, sont très intenses et très rapprochées. Il n’est donc pas rare que l’ accouchement se termine en césarienne car bébé est en souffrance. Il ne supporte plus l’intensité des contractions. Cela peut causer des irrégularités de son rythme cardiaque, ce qui va engendrer une anomalie du tracé et donc césarienne.

« Une étude démontre que ce qui augmente le taux de césarienne n’est pas le déclenchement en lui-même mais bel est bien l’ocytocine de synthèse durant le travail qui augmente ce taux. En France, 66% des accouchements sont accélérés avec l’hormone de synthèse.« 

Le syntocinon peut aussi causer des hémorragies de la délivrance. Pourquoi ?
Le syntocinon, l’hormone artificielle, va bloquer les récepteurs de l’hormone naturelle qui est l’ocytocine. Les récepteurs seront tellement gavés d’artifices qu’ils ne pourront pas libérer l’hormone naturelle afin de contracter correctement l’utérus.

Les hormones de synthèses entravent donc le processus de l’accouchement physiologique.

La péridurale

La péridurale est un immense progrès pour beaucoup de femmes. Elle offre la possibilité pour celles qui le désirent d’avoir un accouchement sans douleurs (ou presque) quand celle-ci veut bien fonctionner. Il n’est donc plus question ici de parler d’un processus physiologique.

En France, 80% des naissances se font sous pose d’une péridurale. Mondialement, c’est le taux le plus haut.

Bien que très utile et efficace, la péridurale possède des côtés négatifs. Il est important de connaitre les points positifs mais aussi les points négatifs afin de pouvoir faire un choix libre et éclairé.

  • LES EFFETS INDÉSIRABLES :

Maux de tête après l’accouchement, Réactions allergiques, Fièvre, Tremblement, Difficultés à uriner donc pose d’une sonde urinaire, Baisse de la pression artérielle…

La péridurale prolonge la durée de l’accouchement car elle va ramollir l’ensemble du corps et des muscles. Ce phénomène va donc entrainer une position allongée, il n’y aura plus de mobilité. Or la mobilité est très importante pour aider à la descente de bébé et ainsi de faire avancer le travail. C’est donc le risque de voir prolonger la durée de son accouchement.
La durée prolongée de l’accouchement va augmenter le risque d’une naissance par extraction instrumentale (forceps, ventouse, spatules). Un accouchement trop long peut également fatiguer bébé et voir son rythme cardiaque ralentir ce qui engendrera un risque de naissance par césarienne.

Elle va aussi inhiber les hormones de l’accouchement : Moins d’ocytocine (naturelle), va donc entrainer une plus forte utilisation d’ocytocine artificielle. Comme nous l’avons vu plus haut, l’utilisation d’ocytocine de synthèse va augmenter le risque de faire une hémorragie de la délivrance et aussi d’augmenter le risque de naissance par césarienne.

Et enfin, la péridurale augmente le risque de déchirures et d’épisiotomies à cause de la durée de la poussée qui est rallongée.

Outre les effets négatifs sur le physique, il est possible d’avoir quelques aspects négatifs au niveau psychologique. Sensation d’être nulle, sentiment d’échec, de ne pas avoir réussis son accouchement sans péridurale, de ne pas avoir été actrice de son accouchement etc…

Une phrase qui revient souvent et que je vois énormément : « Pourquoi ne pas choisir la péridurale ? Pourquoi vouloir souffrir ? Lorsque l’on vous arrache une dent, vous n’allez pas demander sans analgésie ! »
Laissez moi vous dire que ce genre de commentaires me font doucement rire car ce genre de personnes n’ont absolument rien compris au processus physiologique.
Lors d’un accouchement (spontané et non déclenché) nous sécrétons ces fameuses hormones dont je vous parle plus haut. Lorsque l’on nous arrache une dent, il n’y a déjà rien de physiologique là dedans, donc nous ne risquons certainement pas de sécréter des endorphines. Donc oui, il est logique de demander une analgésie à ce moment là.
Et oui, il n’est pas nécessaire de demander une analgésie lors d’un accouchement car l’une des clés d’un accouchement sans complications est la mobilité ! Or, avec péridurale, pas de mobilité possible.

L’accouchement à domicile (aad)

En France, l’accouchement à domicile représente 0,6% des naissances en 2020, contre 13% au Pays-Bas pour la même année.

Très souvent lorsque l’on évoque notre souhait de vouloir accoucher à domicile on nous traite de folle, nous sommes souvent comparées à des marginales. Autant pour la femme qui accouche que pour la sage-femme.

Moi, ce sont les femmes qui accouchent en milieu hospitalier que je traite de la sorte. 😂

Pourtant ce mode d’ accouchement est celui qui respecte le mieux notre physiologie.

Il est d’ailleurs plus probable de réussir son accouchement physiologique à la maison qu’en maternité.

Lorsque l’on parle d’ accouchement à domicile, ceux qui n’y connaissent pas grand chose voient tout de suite les complications.
Par exemple : « Imagine il y a un problème » « Et si tu fais une hémorragie » « Et si le bébé ne respire pas » « Et si il y a des complications » « Et si il y a une urgence » etc…

Alors tout d’abord, sachez qu’avant d’envisager un accouchement à domicile, il y a beaucoup de critères qui rentrent en compte.

Vous ne pourrez pas accoucher à domicile dans les cas suivant :

  • Grossesse pathologique (hypertension, diabète, risque accouchement prématuré…)
  • Grossesse multiple
  • Bébé en siège
  • Dépassement du terme
  • Et d’autres facteurs de risque

Vous pouvez constater que l’on écarte déjà beaucoup de facteurs à risques. Les sages-femmes pratiquant l’AAD acceptent seulement les femmes ayant une grossesse normale.
Il existe plein de signes avant-coureur qui alertent la sage-femme pendant la grossesse qui disent qu’au moment de l’ accouchement il peut potentiellement y avoir un problème.
Si tous les risques sont écartés en amont, il n’y a donc pas vraiment de raisons pour que l’ accouchement à domicile se passe mal. Si nous ne perturbons pas la physiologie, tout devrait bien se passer.

Il faut bien comprendre que le fait d’accoucher n’est PAS une pathologie mais bien quelque chose de physiologique.

Si une grossesse se passe bien et que vous n’êtes pas dans le cadre d’une grossesse pathologique, il est superflus d’avoir recours aux actes médicaux. Tout acte médicalisé durant un accouchement, perturbent la physiologie.

Avantages et inconvénients de l’aad

LES AVANTAGES :

Les avantages sont nombreux, tout d’abord il est beaucoup plus facile de respecter le processus physiologique du corps humain et de ne pas le perturber lorsque nous sommes dans notre cocon familial avec un minimum de personnes (conjoint et sage-femme le plus souvent).

La sage-femme qui va vous accompagner durant cette belle aventure, vous accompagnera du début à la fin. C’est à dire que c’est elle qui va vous suivre tous les mois, avec elle vous allez créer un lien de confiance mutuelle, elle connaitra très bien votre dossier. Contrairement aux maternités où vous ne pouvez pas savoir à l’avance qui vous fera accoucher. Personne ne connaitra si bien votre dossier que celle qui vous aura suivi tous les mois et le lien de confiance n’aura pu être tissé en amont.

À la maison vous pourrez prendre votre temps, bouger, accoucher dans la position qui conviendra le mieux à votre corps. On nous encourage d’ailleurs à rester active, changer de position pour aider la progression de la naissance. On utilise la force de gravité. Il n’est pas rare de voir une femme accoucher debout.
Personnellement je n’ai pas accouché debout, mon corps me dictait autre chose. Mais j’ai accouché en position verticale.

Il sera également possible, voir même recommandé de boire et de manger comme bon vous semblera.

Vous serez dans de très bonnes conditions pour mettre votre néocortex en pause et entrer dans votre bulle. Vous pourrez vous laisser aller, laisser faire votre corps, laisser les hormones naturelles faire leur travail jusqu’à la délivrance.

Dans le cadre d’un accouchement à domicile, vous serez complétement actrice de votre accouchement. Vous serez libre d’éteindre ou de tamiser la lumière, mettre la playlist de votre choix si vous désirez mettre un peu de musique.

Prendre des douches, aller dans votre baignoire ou dans votre piscine d’ accouchement. En gros vous serez libre de faire ce que votre corps vous dictera et ce qu’il vous réclamera à l’instant T.

Chambre aad
La chambre idéale que j’ai imaginé pour un accouchement 😁

Votre chéri(e) pourra vous aider à la gestion de la douleur grâce aux différents points d’acupression, massages, techniques de respiration et de relaxations
Vous aider à prendre différentes positions aussi.

Diminue le risque d’hémorragie de la délivrance puisque le processus physiologique sera moins exposé à être perturbé et la femme sera au contact de son bébé sans distraction.

La femme qui est séparée de son bébé, qui a froid, qui est trop exposée à la lumière, ne va pas pouvoir libérer l’ocytocine naturelle. Si l’ocytocine naturelle ne peut pas être libérée, l’utérus ne peut donc pas contracter efficacement, ce qui engendrera une augmentation du risque d’hémorragie de la délivrance.

Les bienfaits de l’ accouchement physiologique incluent une récupération plus rapide pour la mère et une diminution du risque d’infections. Il est dit que les bébés nés par un accouchement physiologique, ont une meilleure adaptation à la vie en dehors de l’utérus et sont moins susceptibles d’avoir besoin de soins intensifs après la naissance.

LES INCONVÉNIENTS :

L’AAD n’est pas pris en charge à 100%. Cela peut représenter un certain coût pour beaucoup d’entre nous. La sécurité sociale prend par contre bien en charge les consultations mensuelles ainsi que les visites de la sage-femme après l’ accouchement. Mais concernant l’acte en lui-même ainsi que la disponibilité de la sage-femme 7/7j et 24/24h à partir de 37 SA, ces types de prestations ne sont pas pris en charge. Ni par les mutuelles, ni par la sécurité sociale.
Ce sont des actes hors nomenclature, de ce fait il est quasiment impossible d’obtenir un remboursement. J’ai passé des heures, des jours et des semaines à la recherche d’une mutuelle qui acceptait ce type d’acte, en vain.

POURQUOI L’AAD N’EST PAS PRIS EN CHARGE ?

C’est tout simplement une question culturelle et politique.

C’est bien dommage car un accouchement à domicile et bien moins coûteux pour la sécurité sociale et pour les mutuelles qu’un accouchement en maternité.

En France, le coût d’un accouchement en maternité pour la sécurité sociale est de 2400€ en moyenne, il peut aller jusqu’à 2600€. À cela peut s’ajouter d’autres surcoûts notamment dûs au séjour ou à la péridurale. Ce chiffre peut alors vite augmenter.

Lors d’un accouchement à domicile, la sécurité sociale verse environ 350€ à la sage-femme.

les complications

Une sage-femme spécialisée dans les accouchements à domicile, durant une interview, nous informe sur les deux gros risques durant un accouchement : L’hémorragie et la procidence.

Elle nous confie que ces risques peuvent être mesurables selon plusieurs facteurs connus des sages-femmes.

Ce sont ces signes avant-coureurs, dont je vous ai parlé un peu plus haut, qui permettent de dire si un accouchement va potentiellement mal se passer ou non.

Michel Odent nous explique que pour éviter l’hémorragie de la délivrance il ne faut pas perturber la physiologie.

À savoir que les sages-femmes spécialisées dans les accouchements à domicile sont formées à ces risques. Elles connaissent les gestes à adopter dans le cas d’une hémorragie et bien-sûr vous serez transférées. Sachez que le pourcentage d’hémorragie à domicile est bien plus faible qu’en maternité. Nous parlerons des chiffres juste après.

J’aimerais vous parler d’une sage-femme, Pierrette Granereau, c’était une sage-femme de campagne et a exercé durant une quarantaine d’années.
Appelée aussi la femme aux 3000 enfants, Pierrette Granereau a soigné une dizaine d’hémorragies graves et compte 0 décès dans toute sa carrière.

Un livre sur sa vie de sage-femme de campagne est disponible. Il porte sur ses écrits manuscrits qui ont été édités par la suite. Titre du livre : « Mémoires d’une sage-femme de campagne ou la sage-femme aux 3000 enfants« 

Je trouve que l’exemple de cette sage-femme est très intéressant car il démontre bien que le fait d’accoucher ailleurs qu’en maternité n’est pas plus dangereux et n’augmente pas le risque de décès, autant pour la maman que pour le bébé. Pour cela, il est toutefois important d’être bien accompagnée par une personne compétente et connaissant très bien son travail ainsi que la physiologie du corps pendant un accouchement physiologique.

LES CHIFFRES PARLENT…

J’ai trouvé une étude sur l’ accouchement à domicile basée sur l’année 2019.

Cette étude porte sur 1298 femmes ayant pour souhait un accouchement à domicile. 217 d’entre elles ont été réorientées durant leur grossesse ayant pour motif principal, la non mise en travail. Nous allons donc parler des 1081 femmes restantes. (soit les 69% restant).

À l’issue de la naissance, 66% d’entre elles avaient un périnée intact. Pour seulement 3 femmes, une épisiotomie à été nécessaire pour « sauvetage foetal » et 1 seule déchirure au 3e degré a été référencée. Contre 28% de périnée intact en structure hospitalière (selon l’EPN).

13,6% des femmes ont dû être transférées durant le travail (147 femmes). La cause principale est la non progression de la dilation (51%). Les causes potentiellement urgentes représentent 0,46% des cas.

Le taux de césarienne rapporté à l’ensemble des femmes ayant débuté le travail à domicile, est de 2,2%. Contre 24,8% de césariennes non programmées en structure hospitalière (selon le ministère de la santé pour l’année 2018).

Le taux d’hémorragie du post-partum représente 4,71% des cas (44 femmes).
Le taux d’une hémorragie sévère a touché 1% des femmes. (10 femmes).
Contre 1,8% d’hémorragie sévère en structure hospitalière (selon l’EPN) et 3,1% (AUDIPOG).

Concernant le transfert de la mère en post-partum immédiat, 14 d’entre elles ont été transférées. Pour cause : hémorragie du post-partum (11) , complications périnéales (1) , polype rectal extériorisé (1), rétention placentaire (1).

Tous les enfants nés à domicile étaient vivants et aucun décès n’a été observé dans la période néonatale. 10 ont présenté une mauvaise adaptation à la vie extra-utérine nécessitant des gestes de réanimation.

PETIT RÉCAPITULATIF :

Concernant les 69% de femmes restant ayant accouchées chez elles en 2019 :

  • 99% de délivrance naturelle
  • 66% de périnée intact
  • <1% de déchirure nécessitant une suture
  • <1% d’hémorragie du post-partum
  • 1,29% de transferts en post-partum
  • 0% d’urgence vitale
  • 0,92% de transferts néonatals

Mon sondage

J’ai créé début mars, un petit sondage concernant la préparation à l’ accouchement.

Le but étant de savoir comment les femmes sont préparées à l’ accouchement et n’ayant aucune idée du contenu des cours que la maternité dispense aux femmes, puisque j’ai fait le choix d’un accouchement à domicile, j’ai donc décidé de leur poser des questions toutes simples allant droit au but.

Il en est ressorti qu’elles ne sont finalement pas très bien préparées voir très mal pour certaines… Pour la grande majorité, on ne leur parle pas de toutes les hormones naturelles que notre corps produit, 77% d’entre elles n’ont jamais entendu parler de ce fameux néocortex !!!

Comment pouvons-nous faire des choix libres et éclairés sans connaitre notre physiologie ? La physiologie, c’est la base. Nous devrions toutes connaitre le fonctionnement de notre corps avant d’envisager de perturber la physiologie avec des actes superflus.

En France, nous privilégions les accouchements médicalisés car c’est plus simple à gérer que les accouchements physiologiques sans péridurale. L’idéal pour un accouchement physiologique est d’avoir 1 sage-femme pour 1 femme. Or les effectifs en maternité ne le permettent tout simplement pas.

ICI LES CHIFFRES DE MON SONDAGE SUR 57 FEMMES :

D’ailleurs je tiens encore à remercier toutes celles qui ont pris le temps de répondre à mon sondage.

Toutes ont accouché en maternité et une seule a reçu des cours dans le cadre d’un accouchement à domicile (mais réorientée durant sa grossesse).

Accouchement physiologique

La majorité des femmes connaissaient l’utilité de l’ocytocine. Mais ce n’est pas assez car à mon sens, nous devrions toutes connaitre la grande utilité de cette hormone.

Accouchement physiologique

Ici nous avons plus de la moitié des femmes à qui nous n’avons jamais parlé des différentes hormones survenant lors d’un accouchement.
Ce qui n’est absolument PAS normal ! Vous voyez, il y a une dame qui a fait ses propres recherches sur le sujet et de part ses réponses, j’ai pu constater qu’elle était bien mieux renseignée qu’une femme ayant reçu des cours de « préparation ».

Accouchement physiologique

Voici encore un exemple, ici nous avons plus de la moitié des femmes qui ne savent pas que l’adrénaline peut ralentir voir stopper le travail en cours.
C’est très dommage quand même….

Accouchement physiologique

Et pour finir, le néocortex. Dans ce graphique il y a seulement 13 femmes qui ont déjà entendu parler du néocortex.
Comment pouvons nous mettre notre corps dans de bonnes conditions et faciliter l’accouchement quand personne ne nous informe au sujet de ce néocortex qui est capable de nous bloquer lorsqu’il est trop stimulé ?

Conclusion

J’espère que cet article vous a plus, il me tenait vraiment à cœur de faire un article qui parlait de l’accouchement physiologique.

Je trouvais important de vous parler de tous les points pour que chaque femme puisse faire les bons choix. Les bons choix passent par des choix libres et éclairés.

Malheureusement il y a encore beaucoup de rétention d’informations à ce sujet pour une raison que j’ignore… C’est pour cela que j’ai décidé de faire cet article qui est très gros et très long mais indispensable afin d’apporter le plus d’informations possible à toutes les femmes qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur la naissance et sur l’accouchement physiologique.

Je voulais aussi briser un peu le tabou des naissances à domicile afin de démontrer qu’il n’est pas plus dangereux d’accoucher chez soi qu’en maternité.

Je veux que toutes les femmes reprennent possession de leur corps et qu’elles se fassent confiance. « Selon les physiologistes, les femmes n’ont besoin de personne pour mettre au monde. »

Sortons de ce cercle vicieux car plus il y a d’interventions, plus on rend l’accouchement difficile et plus il est difficile, plus on intervient. C’est le serpent qui se mord la queue…

Quelques sources pour vous

L’étude dont je parlais plus haut concernant les chiffres de l’accouchement à domicile proviennent de l’Apaad (L’association professionnelle de l’accouchement accompagné à domicile) avec l’Insee.
Cliquez ici pour accéder au document

Je vous conseille de regarder le film de Nina NARRE « Faut pas pousser« . Ce film-documentaire est une pépite, une mine d’or d’informations. Il est disponible ici sur 👉 Kaïzen’ Nina 👈
Cliquez ici pour accéder au site de Nina NARRE

Nina Narre propose des séances de coaching via zoom, afin de vous aider dans vos choix, répondre à vos questions, vous aider à préparer un projet de naissance etc…
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Un super livre qui va récapituler tout ce dont je viens de vous parler en mode BD, c’est le livre de Lucile GOMEZ. « La naissance découvrez vos super pouvoirs ! » Si vous êtes enceinte ou si vous cherchez à offrir un cadeau à une amie enceinte ou tout simplement pour vous instruire sur l’accouchement physiologique, foncez ! C’est LE livre à ne pas rater.

Voici le lien du livre à ne pas rater. Ceci est un lien affilié. Si vous souhaitez soutenir mon travail, n’hésitez pas à cliquer directement sur le petit bouton « acheter » cela ne vous coûtera rien et me rémunérera de quelques centimes. 😊

J’ai lu par le biais de ma sage-femme un petit livre très rapide à lire, qui s’intitule « Les besoins essentiels d’une femme qui accouche. »
Écrit par une sage-femme, Ruth EHRHARDT, qui s’est inspirée du travail du Dr Michel Odent.

Disponible aussi ici, qui est également un lien affilié 😊

Enfin, je vous invite à lire quelques livres du Dr Michel Odent.
Michel Odent est un gynécologue, obstétricien de renommée internationale et spécialiste de l’accouchement physiologique qui donne aussi des conférences. Je rappelle aussi que c’est lui qui a créé les premières salles nature.

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1 commentaire

  1. Quel bel article complet. On sent qu’il y a du travail derrière tout ça. Franchement bravo. Pour moi la maternité c’est loin derrière mais je partagerai volontiers avec des futurs parents.

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